Considéré sommairement, le ROUSSILLON apparait comme une plaine entourée d'un demi-cercle de montagnes jouxtant une côte mi~sablonneuse, mi rocheuse.

C'est là à peu près l'impression que pourrait avoir un observateur à la suite d'un survol aérien, mais cette relative simplicité géographique cache une diversité de paysages et, comme conséquence, une variété de sites touristiques qui ont rarement leurs semblables en Europe.Au centre de la plaine, une ville PERPIGNAN, qui depuis près de dix siècles joue le rôle de capitale, tantôt d'un royaume indépendant, celui de Majorque, tantôt d'une terre de marche espagnole, enfin, depuis 1659 rattachée à la France, avec tout ce que ces affrontements de nations et ces rencontres de culture, supposent de richesses monumentales et de traditions solidement conservées par un peuple qui, ayant appris à se défense, a aussi appris à sauvegarder sa personnalité.

Toutes les routes du ROUSSILLON aboutissent à PERPIGNAN ou en partent, qu'elles viennent de la plaine, de la mer ou de la montagne. Cette plaine qui commence aux portes mêmes de la ville, est à la fois un vignoble et un verger un vignoble de vins de qualité, «un pour chaque jour de fête» a-t-on dit, rouge, rosé ou blanc, vins doux naturels de grand prestige un verger parmi les plus riches d'Europe puisqu'il mûrit, en terroir bien irrigué, une bonne partie des fruits et des légumes les plus savoureux et les plus précoces de France.

    

Autant qu'au soleil, la plaine du ROUSSILLON doit sa fertilité à l'eau que dispensent généreusement, d'abord torrents montagnards, puis petits fleuves côtiers apaisés, le TECH, la TET, et l'AGLY. Chemin faisant depuis le haut-plateau pyrénéen où elles ont pris naissance, ces eaux ont creusé des vallées profondes et abritées qui sont autant de mini-régions au caractère fortement marqué : VALLESPIR, CONFLENT et FENOUILLEDE.

Bien abrités, bien ensoleillés, ces petits terroirs aux vergers parfois célèbres comme ceux des cerisiers de CERET, premières cerises de France au printemps, ont vu naître de pittoresques villages lovés autour de leur église, de leur abbaye ou de leur prieuré, parfois encore enfermés dans leurs remparts, mais aussi des stations thermales aux vertus affirmées qui sont, par la grâce de leur climat, souvent ouvertes presque toute l'année, d'AMELIE-LES-BAINS à VERNET-LES-BAINS, de PRATS-DE-MOLLO-LA PRESTE au BOULOU et à MOLITG.

De 1500 à près de 2 800 m, voici les alpages et les forêts de la CERDAGNE et du CAPCIR. Ici la neige est reine avec quelque 10 stations de ski (FONT-ROMEU, FORMIGUERES, EYNE, PUYVALADOR, LES ANGLES, PORTE-PUYMORENS, ST PIERRE   DELS FORCATS, PYRENEES 2000, LE PUIGMAL, le COL DE JAU, LES FOURQUETS...), un domaine de plus de 200 km de pistes, 70 remontées mécaniques et par tout, la lumière de la Mèditerranée, qui fait aussi, l'été, de ces mêmes stations et des villages avoisi nants, des centres de climatisme et de séjour où tou tes les joies des vacances sont possibles de la promenade pédestre à l'équitation, de la pêche en rivières et en lacs à l'alpinisme.



Des plus hauts sommets de ces Pyrènées catalanes, du CARLIT au CANIGOU, on voit aux beaux jours briller au loin comme un message d'autres joies vacancières, l'écume et l'argent des vagues de la Méditerranée toute proche...

Toute proche puisqu'il suffit d'à peine deux heures en voiture pour gagner les 50 km de rivages roussillonnais, immenses plages de sable fin où sont nées les nouvelles stations degrande concentration touristique, de PORT BARCARES, CANET, ST-CYPRIEN, ARGELES, chapelet de criques rocheuses taillées dans les ALBERES dernier chaînon pyrénéen et non des moindres ports de pêche hier comme COLLIOURE, BANYULS ou CERBERE, ou encore ports de commerce comme PORT-VENDRES, transformés aux beaux mois en cités vacancières joyeuses et colorées.



Voici donc cette Catalogne française ou ce ROUSSILLON, tout au bout de la France solidement campé depuis des millénaires sur les routes de l'Espagne et de l'Afrique du Nord, un pays où l'accent catalan a su heureusement s'allier au caractère français. Un minuscule point de terre peut-être sur la carte de l'Europe, mais tout illuminé de soleil et tout bruissant d'une vie où l'allègre et pure musique de la SARDANE, symbole de cette vitalité rebelle à l'usure des siècles, ne cesse de résonner sur les places et sur les ramblas où l'on garde toujours une fenêtre ouverte sur la Méditerranée et l'autre sur le Canigou dominateur superbe de la plaine, témoin exemplaire de cette alliance réussie entre la mer et la montagne et entre les hommes des deux versants des Pyrénées, qui fait peut-être toute la différence entre ici et ailleurs.

 

PERPIGNAN

Il est bon que pour la plupart des voyageurs qui pénètrent en Roussillon, PERPIGNAN soit la première cité roussillonnaise de quelque importance à les accueillir. Jusqu'à Rivesaltes, la capitale du Roussillon, sa lumière, ses vergers, semblent inaccessibles et mythiques parmi l'ascétisme de ce pays de rocs, de sel et d'eau.

    

Le Castillet - Ancienne porte de la ville (XlVème siècle)

Aussi soudainement que l'on tourne la page d'un livre ou qu'une image s'inscrit sur l'écran, les premiers pêchers, les premiers abricotiers relèvent de l'arabes que de leurs branches, de la lumière de leurs fleurs, de l'or et du vermeil de leurs fruits, les prosaïques alignements des primeurs dans les jardins maraîchers, qui surgissent en même temps que les premières maisons blanches de la ville et les pourpres pàlis du clocher de Saint Jacques et du dôme du Castillet.

Perpignan - La place Arago

Le légendaire Père Pigne, ancêtre et symbole du «pagés» roussillonnais, qui le premier y édifia son foyer, offre en sa naïveté une image fidèle à la tradition historique qui fait de Perpignan une colonie agricole un peu rustre, aïeule vigoureuse de l'aimable et joyeuse cité d'aujourd'hui.

La Loge de Mer - Le Palais de la Députation - Statue de Maillot

Ville royale, ville marchande et paysanne, ville d'églises et de couvents, du Palais des Rois de Majorque à la nef gothique de Saint Jean, du préau campagnard de Saint Jacques à la Loge de Mer, le passé de Perpignan, synthèse de l'histoire roussillonnaise, de ses traditions, de ses joies et de ses peines, s'inscrit dans ses vieux murs qui ont miraculeusement survécu à l'hécatombe qui vit entre les dernières années du XIXème siècle et les premières du XXème, disparaître, hélas, les 80% d'une enceinte fortifiée des XVIème et XVllème siècles parmi les plus remarquables de France.



De cette folie de destruction a survécu un certain nombre de monuments d'architecture militaire ou religieuse qui font de Perpignan une des villes d'art les plus intéressantes de la Méditerranée française.

 

Il s'agit entre autre de la magnifique architecture du Castillet, Porte de Ville, de briques roses, édifié au XlVème siècle et du Palais des Rois de Majorque qui demeure un des exemples les mieux conservés d'un édifice médiéval, à la fois palais et citadelle. Edifié, dans sa partie première par les Rois de Majorque, il s'entoura ensuite, au fil des besoins, de plusieurs enceintes successivement réalisées par les architectes des Rois d'Espagne, puis de Louis XIV.

Parmi les édifices religieux les plus prestigieux, citons la cathédrale Saint-Jean, XIVème et XVème siècles, dont la nef unique aux splendides dimensions abrite de somptueux rétables gothiques et baroques, l'Eglise Saint Jacques, Notre Dame la Réal, pour les monuments civils retenons en priorité l'élégant ensemble constitué par la Loge de Mer, l'Hôtel de Ville et le Palais de la Députation, témoignages de la richesse du commerce perpignanais et de l'importance de ses juridictions consulaires.



Autour de cette ville ancienne, également riche en hôtels particuliers aux sobres façades et aux élégants patios, s'est construite une ville neuve aux beaux espaces de verdure, dotée d'une université et d'un Palais des Congrès parmi les plus importants de France.

Perpignan est aussi un trés haut lieu du folklore roussillonnais conservé vivant, profondément et originellement intact dans de nombreuses localités du département, du Vallespir à la Cerdagne et au Capcir. Ce   folklore d'une authenticité presque unique en France doit à Perpignan quelques-unes de ses expressions les plus spectaculaires la procession du Vendredi Saint où la Passion est mise en scène par la Confrérie de la Sanch, depuis le XlVème siècle sous forme de personnages de cire et de bois, décorés de toutes les fleurs du printemps, est le point culminant de la Semaine Sainte Roussillonnaise.

La fête de la Saint Jean, prétexte à transporter depuis le Montserrat jusqu'à Perpignan, par le Canigou, la flamme symbolique des Feux de la Saint Jean, est l'occasion d'un immense rassemblement de tous les groupes de la tradition.

La sardane, danse quasi-sacrée des deux Catalognes, y est reine à cette occasion, comme dans les nombreux aplechs et «Festa Major»~ Symbole de la continuité de la race catalane et de ses traditions, la sardane, venue du fond des âges, danse de paix et de fraternité, est par excellence fille du plein air et des places publiques. Sa ronde, tantôt sereine, tantôt allègre, trouve dans les accents de la cobla, orchestre original de la Catalogne, toute la beauté de ses rythmes, tantôt rapides, tantôt apaisés.



DES ETANGS A LA MER

Sur quelques 40 kilomètres, la côte du Roussillon est un immense lido de sable fin où se sont édifiées les stations de la nouvelle génération, partie oeuvre de la mission, partie fruit du désir des Perpignanais de déboucher au plus proche de la mer. Elles ont noms Le Barcarès, Sainte Marie, Canet en Roussillon, Saint Cyprien. Ce lido se termine à Argelès, à la frange des bois de pins de l'Albère, là où commence la côte rocheuse.

LE BARCARES est la station type de la Mission avec ses grands immeubles, son paquebot, le Lydia, échoué sur le sable, devenu centre de loisirs, avec ses centres nautiques, de voile et de plein air, le tout étiré sur des kilomètres de plage.

Sur ce même sable fin, SAINTE MARIE, a conservé la rusticité d'une plage familiale tandis que CANET EN ROUSSI LLON, d'abord plage de Perpignan, est devenue une vaste kermesse européenne son front de mer déploie sur plusieurs kilomètres, casino, hôtels et grands immeubles, et un ensemble portuaire qui offre près de 800 mouillages.

SAINT CYPRIEN est aussi en plein coeur de ce lido. Née d'un simple village de pêcheurs, la station vit sa vie estivale au long de boulevards aérés, riches en espaces de verdures. Elle possède aussi un port parmi les plus vastes du Languedoc-Roussillon (1 200 mouillages).

ARGELES, que l'on a dit être la mecque du camping et qui offre en effet plus de 60 terrains, est aussi une station balnéaire classique qui bénéficie à la fois des agréments de la plage de sable et du pittoresque des criques.

L'Albère est à quelques minutes par les bois de chênes lièges et de chênes verts. Cet ultime chaînon des Pyrénées culminant à quelques i 200 mètres d'altitude, offrant promenades et panoramas extraordinaires sur la Méditerranée et la plaine du Roussillon, le plus spectaculaire de ces itinéraires étant l'aérienne route de corniche qui relie Collioure à Banyuls.

 

LA COTE VERMEILLE DE PERPIGNAN A CERBERE

Sur environ trente kilomètres de rivage, la mer a creusé au vif des derniers monts des Albères, une série de criques, tantôt relativement vastes telles celles de Port-Vendres, Banyuls ou Collioure, tantôt profondes et étroites abritant entre de hautes falaises des plages de galets ou de sable dont tout le charme est issu des jeux de la lumière, de la mer et du roc. La beauté presque minérale du paysage, la sauvagerie de ces terres, ocres et or, souvent dépouillés de toute végétation, hormis le vignoble dont les vagues s'en vont de colline en colline jusqu'à la mer, confèrent à la Côte Vermeille une personnalité encore intacte. Sur cette terre embrasée de soleil, où l'ombre et l'eau sont des bienfaits des Dieux, depuis Argelès mi-sable, mi-rocher, jusqu'à l'entassement cyclopéen des schistes de Cap Cerbère, chaque village de la Côte, mi-pêcheur, mi-vigneron, apparaît comme une étape de fraîcheur et de repos où l'homme, à travers les siècles, a su concilier la nature sans la banaliser.

 

ELNE

On ne saurait visiter la Côte Vermeille sans faire la halte d'ELNE, évêché du Roussillon jusqu'au XVI lème siècle.

Elne, au coeur d'une riche région de vergers et de jardins maraîchers, a gardé, de son histoire illustre, édifiés sur les bases de son oppidum ibère puis romain, une cathédrale et un cloître des XIlème et XlVème siècles parmi les plus beaux du Roussillon .

COLLIOURE

Ville aimée des peintres, faite de soleil, de vieux toits de tuiles rondes, blancs, bleus ou incarnat, faite de la rencontre de la mer et de l'Albère, Coîhoure, en dépit de sa notoriété touristique, a su conserver l'essentiel de l'extraordinaire paysage mi-urbain, mi-naturel qu'est le sien, de la pointe rose de son clocher à la rudesse féodale des murailles du Fort Saint-Elme.



L'Eglise construite au XVlIème siècle, conserve le plus extraordinaire mobilier religieux baroque d'un Roussillon particulièrement riche en ce domaine.

Récemment restauré, l'ancien château, inexactement appelé Château des Templiers, qui fut la demeure d'été des rois de Majorque, abrite, masqués par la sévère maçonnerie cyclopéenne de ses remparts, quelques beaux vestiges gothiques de cette ancienne résidence princière.

Mais, au-delà du château et de l'église, il y a le Collioure quotidien, des remparts du Fort du Miradou aux vestiges des couvents des Dominicains aujourd'hui cave coopérative, ses rues en pente, ses chats dormant au soleil, ses foules bavardes du port et de la plage et, par-dessus tout, le soleil qui n'en finit pas de tomber dans la mer.

PORT-VENDRES

C'est la «Portus Veneris» des anciens. D'abord simple faubourg du grand centre portuaire qu'était Collioure pour le Roussillon, Port-Vendres devint, par la grâce de Louis XVI et du Gouverneur de la province, le Maréchal de Mailly, un rouage longtemps important du commerce avec l'Afrique du Nord et la Catalogne voisine.

De l'effort d'urbanisme portuaire du XVlllème siècle, subsiste l'Obélisque de marbre rose fleurdelisé superbement planté sur une place ouverte sur la mer.

Les hangars du port de commerce n'ont pas réussi à défigurer le site que le demi-cercle des Albères anoblit, où toute l'animation estivale se concentre aujourd'hui autour du port de plaisance et du port de pêche qui sont parmi les plus importants de cette région.

BANYULS

Banyuls si harmonieusement construite autour d'une des baies les plus parfaites de la Méditerranée a plusieurs visages.

La vigne est ici partout, sur des centaines d'hectares, de la mer jusqu'aux crêtes de l'Albère, e!le rythme le paysage et les heures de la vie d'une bonne partie de la population.

Maillol, enfant le plus illustre de ce pays, au-delà de son mas aujourd'hui trop oublié, demain peut-être musée, est magnifiquement et sobrement présent par le Monument aux Morts qu'il édifia, roc parmi les rocs, sur l'extrême pointe d'une échine rocheuse plongeant dans la mer.

Banyuls c'est aussi les vastes bâtiments du Laboratoire Arago qui abritent, outre des installations scientifiques de recherche parmi les plus importantes de la Méditerranée, un très bel aquarium regroupant les éléments les plus typiques de la faune et de la flore des fonds méditerranéens.



Gastronomie Roussillonnaise: ses vins réputés des côteaux de Ban yuls-Maury-Rivesaltes, etc., qui donnent une saveur particullère aux plats typiques de la mer, de la montagne; cargolade, pin yata de Coliloure et aux succulents desserts que sont les rous quilles et les bunyetes.

 

La cité balnéaire, elle, vit au rythme des saisons, paisible et presque oubliée l'hiver en dépit de son ensoleillement favorable, bruyante l'automne de la fête laborieuse des vendanges, pleine de vie et de bruits du printemps à l'été quand le peuple vacancier se presse au long de la plage et du port de plaisance récemment aménagé.

CERBERE

C'est d'abord une gare énorme par ses maçonneries, importante par sa situation internationale au contact de la France et de l'Espagne. C'est aussi un petit port de pêche et une plage au coeur d'un remarquable paysage de rocs torturés, crevassés de criques, et parfois, comme au Cap Cerbère, grandiosement entassés au-dessus des eaux profondes de la mer.

Les joies des petites plages enserrées dans les criques de Cerbère.

L'ART EN ROUSSILLON

L'art en Roussillon, c'est d'abord et surtout l'art roman, un art né de la terre nourrie de soleil et de marbre et du génie des hommes.

L'art roman catalan, il y a quelques cinquante ans n'existait pas. Il est aujourd'hui reconnu comme une des formes créatrices parmi les plus originales et les plus belles de l'art occidental. Quelques cent églises, abbayes ou prieurés, souvent superbement intacts, dans la pureté de leur forme, parfois comme taillés à même le roc qui les supporte, sont autant de témoignages des qualités d'inventeurs de structures et de formes, des maçons et des sculpteurs... de Catalogne, puisqu'ils ont oeuvré sur l'un et l'autre versant des Pyrénées au temps où ces pays vivaient d'un même coeur et s'inspiraient de mêmes vertus.

Saint Michel de Cuxa, Saint Martin du Canigou, le cloître d'Elne, le feu d'artifice secret des sculptures de Serrabone, le prieuré du désert, sont les plus accomplis et les plus significatifs de cette production en Roussillon Catalan. Mais, au-delà de l'art roman, le talent sinon même le génie des artistes du Roussillon s'est maintenu durant la période gothique. C'est le temps du noble vaisseau de la Cathédrale Saint Jean et des somptueux décors du Palais Royal de Perpignan, mais aussi du merveilleux monde des rétables peints ou sculptés dont la virtuosité décorative s'est perpétuée jusqu'au toisonnement de bois et d'or de vierges, de saints et de saintes perdus dans le délire baroque des Sunyer, Lazare Trémoullas <Père et Fils). Et Rigaud et Maillol seraient-ils ce qu'il sont, peintre ou sculpteur géniaux, s'ils n'étaient pas d'abord les fils de cette terre?



L'ASPRE

Sous ce nom évocateur d'une terre âpre et dure, se cachent les piémonts du Canigou faits, certes, de gorges sauvages, de maquis parfumés de thym et de romarin, couverts d'une toison de chênes-lièges et de chênes-verts mais aussi creusés de petites vallées bien abritées, débouchant sur la plaine, plantées d'un excellent vignoble, de vergers de pêchers, de cerisiers et d'abricotiers.

Thuir est la capitale célèbre de ce petit pays, célèbre parce qu'elle possède les pius grands chais du monde, mais aussi, de plus en ptus, parce qu'elle est au coeur d'un territoire viticole d'une très haute qualité, un centre d'excursions vers les plus beaux sites de l'Aspre : le village médiéval de Castelnou et son château, certes, mais aussi vers les pittoresques églises et ermitages de Camelas, Oms, Liauro, Montauriol, Calmeilles...

 

Thuir. Dans les caves de la C. D. C., la plus grande cuve du monde (1O.OOO hl)

VALLESPIR

Heureux Vallespir qui a trouvé à son baptême ce beau nom si justement évocateur de ses qualités exceptionnelles, de sa grâce marquée d'une certaine fierté sauvage.

Le Tech qui le féconde et lui prête vie, le perce de part en part d'un cours souvent tumultueux, d'abord torrent, bientôt rivière, gonflée de toute l'eau des montagnes voisines où à a faveur de chaque bassin abrité, l'homme a prospéré et sont nées les plus belles cités de ce canton.



Mais c'est aussi le soleil comme pour tout le RoussilIon. C'est lui qui a donné leur âme à tous ces paysages, lui encore qui fait flamber l'or rouillé des mas sous leurs toits de tuiles roses et qui explique l'aménité de ce peuple fidèle aux vivantes traditions d'un folklore dont les manifestations sacrées ou profanes voient tour à tour se succéder la tragique sévérité des fêtes de la Semaine Sainte, la mascarade des grégoires d'Amélie-les-Bains ou de l'ours à Arles-sur-Tech, avant que de Céret jusqu'aux plus humbles places d'ermitages ou de hameaux, s'anime au son de l'aigre et douce musique de la «cobla», la fresque colorée et rythmée des danses roussillonnaises.



Mais le Vallespir, c'est aussi des stations thermales qui ont ceci d'exceptionnel qu'elles bénéficient d'un environnement climatique permettant une activité de douze mois sur douze pour Amélie-les-Bains, de sept mois pour le Boubu et Prats de Mollo-La Preste, et qu'elles ont toutes des installations parfaitement adaptées à leur fonction thermale, tandis que de Corsavy à Montferrer, de Saint Laurent de Cerdans à Serralongue, chacun des villages de montagne du Vallespir constitue autant de retraites estivales où ne manquent ni les gîtes ruraux, ni les hôtels, ni les auberges où la cuisine est excellente et l'accueil chaleureux et confortable.

Et pour terminer ce tableau du Vallespir, voici naturellement, Céret, capitale administrative certes, mais aussi dans son corset de grands platanes et de remparts circulaires protégeant des ruelles où chantent les eaux de claires fontaines nées de la montag~ne proche, cité riche de son folklore tauromachique et fière d'être capitale de la sardane mais aussi d'avoir été un des hauts lieux du cubisme dont portent témoignage tant d'oeuvres de Dufy, Picasso, Braque, Manolo, Chagaîl, Matisse, Mirô..., présentées dans son musée.

 

LES CORBIERES ET LE FENOUILLEDE

Il n'est pas en Roussillon de pays plus fortement personnalisé que celui-ci, plus étrange dans son paysage, plus changeant dans son climat, plus chargé, en son passé, de sang et de larmes.

Placées comme elles le sont, entre la France et l'Espagne, sans cesse parcourues par les grands flux et le reflux des nations conquérantes, qu'elles soient espagnoles, catalanes ou françaises, mais aussi par les grands forces spirituelles de l'Europe occidentale, puisque s'éteignirent ici les derniers brasiers des grands incendies cathares, les Corbières accueillent entre ciel et terre, entre vents et lumière, quelques- unes des plus extraordinaires citadelles du monde médiéval.

Dans ce monde de pierres plus que de terre, où l'eau est rare sinon lorsqu'elle court vive et claire enfouie au plus profond des gorges, le Fenouillède qui est par excellence la partie roussillonnaise de ce terroir n'a cessé de lutter contre la sauvagerie d'une nature où les contrastes des saisons se marqùent plus spectaculairement qu'en aucun autre lieu.

Surplombant des vallées où le paysan a créé un des plus prestigieux vignobles de France, où l'olivier et le chêne s'accrochent vigoureusement au moindre ressaut des rochers, la montagne dresse l'à-pic de ses murailles calcaires où des châteaux de rêve veillent sur les routes aujourd'hui pacifiées menant à Saint Paul de Fenouillet, Estagel, Maury, Caudiès de Fenouillèdes, Sournia ou Tautavel et bien d'autres, tous villages de vignerons ou de pâtres que le vent de la guerre a souvent dispersés, mais que les hommes ne se sont point lassés de reconstruire ; villages couleur du sol et du roc qui les enfantèrent, couleur de cendre et d'ocre qui sont, avec le vert pâle des arbousiers et des cistes, et le bronze des hauts cyprès, les tons élémentaires de cette terre superbe et mal connue.

LE CONFLENT

Voici une des plus riches régions du Roussillon et un de ses plus beaux vergers, vignobles, pêchers, abricotiers, poiriers, pommiers, jardins maraîchers richement irrigués où l'eau est maîtresse des récoltes et de la fortune des hommes.

Sur cette terre relativement sèche, le problème du captage des eaux des torrents, aux régimes assez irréguliers, aux «maigres» accentués, aux rares pluies d'hiver, a de tout temps retenu l'attention de la population agricole. De siècle en siècle, s'est constitué là un magnifique réseau de canaux d'arrosage dont les origines sont légendairement attribuées aux Maures, et qui fut à travers les âges l'objet des soins méticuleux de l'autorité féodale, civile ou religieuse. Tout ce pays est donc marqué par cette stricte adaptation de l'agriculture au régime des eaux. Les villages y sont nombreux, le long des routes, et nombreux aussi les mas aux bâtiments fortement groupés, ouverts sur des cours tranquilles et simples, révélant l'aisance discrète d'un peuple qui a toujours mis quelque prudence à étaler ses richesses, mais sait bien vivre.

Curieusement en parallèle au sillon du Vallespir et du Tech, le ruban fertile de la Têt et les montagnes qui l'entourent sont aussi des terres de séjour et de santé. Vernet-les-Bains, directement surplombée par la grandiose verticale du Canigou, en est toute l'année la capitale thermale et climatique, mais Molitg' n'est point négligeable, l'une traitant les rhumatismes, l'autre les dermatoses, toutes deux au grand soleil du Roussillon, ce même soleil qui illumine Prades au débouché de la route du Canigou, porte ouverte sur les plus belles abbayes romanes du Roussillon, ou bien encore Eus, village pyramide tendu comme un arc vers le bleu du ciel, ou Villefranche, édifiée depuis quatre siècles de marbre rose et d'un granit dont la rudesse guerrière contraste avec la douceur du plan d'eau de Vinça à proximité de l'immense barrage de retenue du même nom.

CERDAGNE-CAPCIR

L'immense pays montagneux qui comprend le quart du département et que bien des voyageurs ont tendance à englober sous le nom de Cerdagne, est composé en réalité de trois régions naturelles. Elles ont chacune leur personnalité La Cerdagne, le Capcir, la haute montagne qui les domine.

De la Cerdagne elle-même on a, du col de la Perche, une vue déjà belle mais fragmentaire. C'est de FontRomeu, du calvaire de l'Ermitage ou de la route d'Egat, qu'elle se révèle dans toute sa beauté. La Cerdagne, c'est avant tout un plateau, tantôt relativement accidenté, tantôt étalé avec de vastes champs de blé, de grasses prairies, autour de villages aux toits d'ardoises brillant au soleil parmi l'oasis des vergers. A l'altitude moyenne de 1000 mètres, sous un soleil dont la luminosité demeure constante en dépit des changements de saison, ce curieux pays conserve les habitudes et les moeurs d'une principauté semi- indépendante dont les portes seraient Mont-Louis, Bourg-Madame et la frontière espagnole, celle-ci toute fictive puisqu'il' est aussi une Cerdagne espagnole dont la capitale est Puigcerda.

Les cimes qui leur font cortège creusent en amphithéâtre ce plateau où le même ciel, du bleu très pur des grandes altitudes, voit se succéder les étés brûlants qui roussissent les champs, la blancheur des neiges de l'hiver et le vert printemps fleuri de narcisses. Montagnes toutes belles, toutes vertes de forêts où, par-dessus la carcasse des rocs, s'effile le crénelage des serres. Maître-mont de cette terre, le Carlit où la neige demeure au plus fort de l'été, surgit de l'immense forêt de Font-Romeu et des Bouillouses. Plus près, face aux murailles de Mont-Louis, le Cambre d'Aze étale l'éventail de ses bois et contemple par-delà les remparts le domaine pastoral et forestier du Capcir. Dur pays, que ce Capcir aux routes rares, aux longs hivers contraignant à vivre replié sur lui- même un peuple de bûcherons et de pasteurs. Pays des hautes futaies de sapins, de pins et des verts pâturages où sourd l'Aude, tranquille en ses premiers pas, mais qui va bientôt se précipiter, de défilé en défilé, jusqu'aux cluses de Pierre-Lys et de SaintGeorges.

Cette diversité de paysages n'empêche point que ces cantons montagnards conservent une réelle unité touristique avec des stations à la vocation hivernale et estivale affirmée comme Les Angles ou Formiguères. Sous un ciel qui ne se voile d'orages ou de nuées qu'aux limites de l'Aude ou de 'Ariège, ou sur quelques hauteurs extrêmes, la Cerdagne, comme le Capcir, sont donc de merveilleux parcs naturels où il fait bon vivre au rythme des saisons. Les petits villages accrochés aux premiers escarpements des gorges d'où dévalent les torrents, avec leurs vieilles églises romanes aux architectures maladroites mais émouvantes dans leur volonté de beauté, sont autant de villégiatures faciles à vivre, souriantes, où la forêt voisine, la rivière proche et les prés verts, à l'ombre des saules et des peupliers, s'offrent aux joies paisibles de vacances familiales.

 

FONT-ROMEU

Fille de la foi des hommes et de teur volonté, l'une ayant pour témoin les somptueuses orfèvreries des rétables de Sunyer enfermées dans leurs écrins de granit, l'autre les constructions de la cité préolympique et du four solaire, Font-Romeu est logiquement la capitale de cet exceptionnel parc de loisirs.

Ville d'été qui finit dans la forêt et les alpages où, au printemps, les narcisses et les jonquilles sont reines et où les rhododendrons montent leurs fleurs de pourpre des rives de quelques trente lacs et taquets jusqu'au sommet du Carlit.

Ville d'hiver aux 30 kms de pistes de ski alpin, maintenant complétés par un des plus beaux domaines de ski de fond de France celui de la forêt Cerdane et Capcinoise.



Enfants aux poumons pleins d'oxygène et aux joues roses, jeunes et moins jeunes épris de pêche ou de ski, amateurs tout simplement de soleil, de ciel bleu et de prairies enneigées composent la clientèle de cette station qui résume, en elle, toute la beauté et la personnalité de la Cerdagne et du Capcir.

Et quelques liens plus complets:

http://perso.wanadoo.fr/luc.buron/     A voir

http://www.little-france.com/perpignan/

http://www.jtosti.com/

http://perso.wanadoo.fr/robert.delclos/

http://perso.wanadoo.fr/lycee.jlurcat66/presenta/region/tourisme.htm

http://www.pyrenees-roussillon.com/

http://www.mairie-perpignan.fr/Perpignan.asp?langue=FR

http://www.cg66.fr/

http://www.little-france.com/balade/

http://www.culture.fr/culture/arcnat/tautavel/francais/index.htm

http://www.benvingut.com/france/carte_generale.htm

http://www.multimania.com/delta7/galamus/g-galam1.htm